Rapport moral du président de l’association :
« Ne pas avoir peur de réfléchir, de s’exprimer, de se tromper et d’inventer, de résister par l’humour, de se faire entendre comme on est, en se projetant en avant, revendiquer, examiner les concepts, discuter. Une belle manière par le théâtre de décortiquer le politique, l’économique, le réel, le soi et l’Autre, les désirs et les obligations. Ne pas avoir peur de ne pas tout comprendre, savoir s’allier contre des alliances qui s’imposent, innover, choisir la candeur et l’humour. Réfléchir par soi-même, y croire. La joie de jouer, de parler, de se projeter dans l’avenir, de démonter les structures du présent, de se jeter dans la mêlée par conviction, par espoir, même si tout n’est pas au point pour constituer une résistance, une force de proposition, ne pas hésiter à se lancer dans la mêlée pour entendre sa voie, mais sera-t-elle seulement entendue? Oser la réflexion, ne pas croire que la pensée est dans la seule de tête de l’autre, elle n’y est peut-être pas… en fin de compte des questions émergent dans la tête du spectateur qui ainsi prend part à la mise en discussion proposée, pourquoi est-il essentiel de participer au débat, s’y faire entendre, réfléchir par soit même et peut-être se tromper aussi, se mettre en perspective. »
Voilà, de larges passages parus dans la presse à l’occasion d’un spectacle diffusé cet hiver par le TNS, celui de Strasbourg. Un article dans lequel je me reconnais pleinement, qui me semble correspondre à notre modeste TNS à nous, à notre engagement tout au long de l’année passée, de tous et toutes, tant l’équipe des adultes, que les ateliers en direction des plus jeunes. Une réaffirmation de notre refus à l’infantilisation généralisée des loisirs, avec une pratique artistique, même amateur, où jeunes, plus âgés, voire très âgés qui, dans un répertoire en phase avec son temps et son espace, trouvent un réel plaisir partagé, une joyeuse volonté d’en découdre encore et toujours. Une bien modeste démarche donc, mais comme dirait A. MOUCHKINE, créatrice du magnifique Théâtre du Soleil, une référence, mais surtout une utopie, qui dure depuis…. 50ans, et que je me permets de citer ce soir: les tutelles ne veulent que de grands arbres bien taillés et facile à contrôler, pas les petites herbes dont on ne sait que faire, pourtant c’est cette pousse-là qui est importante.
Notre TNS une petite et mauvaise herbe cantonale, du chiendent diront certains, une variété que nous assumons pleinement, et revendiquons. Reconnu essentiellement par delà la frontière villageoise, des associations partageant des valeurs citoyennes communes nous invitent régulièrement. Grand merci à eux, qui sur place, se mobilisent, s’engagent et déplacent un public nombreux et curieux. Preuve que notre posture citoyenne, contrairement aux discours et affirmations dominants et convenus, est viable, stimulant, mais par cette liberté d’action et ses nouvelles possibilités d’échanges nous enrichissent, même financièrement (notre trésorier confirmera tout à l’heure!) et de re-citer ici A.MNOUCHKINE : affirmer le désir du théâtre en dehors de structures institutionnelles, d’échapper aux labels, aux formats, aux modèles économiques contres lesquels certains peuples se révoltent. La future création des adultes, nous y reviendrons dans nos projets, « Le ciel est à tous » devrait confirmer ces propos mais, plus difficilement, sur les planches. A noter que, jusqu’à ce jour, toute l’équipe semble s’atteler à ce texte exigeant avec une réjouissante conviction, dans une communicative énergie, un plaisir collectif de jouer, et impatient de se faire entendre, d’en découdre! Avec un TNS toujours fort d’une quinzaine d’adultes révoltés peut-être, des citoyens qui s’interrogent, et qui s’engagent, osent encore prendre des risques ?
Que dire des jeunes et ados de nos ateliers au succès, à l’engouement toujours intact, malgré une année un petit peu chaotique, nous y reviendrons tout à l’heure. En tous cas, cet engouement reflèterait-il le malaise de notre société? C’est bien difficile à dire, mais, au Théâtre on finit forcement par se poser des questions sur le sens de a vie, de l’action politique. Un lieu de parole singulier qui leur offre, la possibilité de valoriser des émotions négatives comme la haine, la colère, la tristesse, de parler de la mort, de suicide. C’est parfois difficilement accepté par les adultes car cela va à l’encontre du regard qu’ils portent sur la jeunesse. Et pourtant une concordance intrinsèque entre l’adolescence et le théâtre est évidente. Par ailleurs, le TNS depuis sa création, est membre de la FDTA du Ht-Rhin, lieu de rencontre de diverses troupes du département. Elle semble accepter cette dérive d’un théâtre peu exigeant, simplement divertissant et dont votre serviteur, vice pdt, s’inquiète et le fait savoir, parfois énergiquement.
Un théâtre amateur peut et se doit de refuser de s’enfermer sur lui même, accepter d’être un dérivatif social inoffensif, participant ainsi au déclin de l’éducation populaire devenu consumériste d’activités sans réflexion citoyenne, ni esprit critique. Un Théâtre Amateur où il est possible de surmonter la faiblesse que l’on croit être sienne…lorsque l’éducation populaire, concept devenu un gros mot, reprend tout son sens…
Jean-Pierre ANGER
Président de l’association du TNS Théâtre National du Sécateur de Voegtlinshoffen 68420
UN ATELIER THEATRE POUR LA JEUNESSE
…Je passe beaucoup de temps avec des jeunes. Leur idée du futur est très différente de celle dans laquelle j’ai grandi. Ils considèrent le futur comme de la camelote. Dans le passé, nous considérions comme une possibilité de construire l’utopie, ou l’idée de la cité. Les jeunes voient le futur comme un champ de ruines dans lequel ils doivent trouver de quoi survivre, les humains ont cessé d’être des créateurs pour devenir des survivants. C’est fâcheux… …Nous sommes nous-mêmes inadaptés, des petites créatures accrochées à une miette de terre perdue dans le vide infini de l’espace. C’est cet infini qui donne sa grande importance au petit espace de la scène…
Edward BOND, dramaturge anglais- janvier 2001
Qu’on aborde par le jeu ou le regard, le spectacle vivant, dans sa forme la plus exigeante et dans la diversité infinie de ses formes, est pour moi un élément fondamental de l’éducation. Car si “ le théâtre c’est la vie”, alors l’apprentissage du théâtre peut devenir l’apprentissage de la vie !
Peter BROOK- metteur en scène (1998)
Historique des créations
1993 DER LIEBE AUGUSTIN
H.J. SCHNEIDER bilingue
1994 LES VILAINS d’après GOLDONI bilingue
1995 3 DRAMUSCULEST. BERNARDH bilingue
1996 PEEP-SHOW DANS LES ALPESM. KÖBELI
1997 PETITES PAROLES IN-HUMAINES auteurs divers cabaret
1998 L’EGARE H.J. SCHNEIDER
1999/20 SKIER AU FOND DU PUIT K. VALENTIN cabaret
2001 PEEP-SHOW DANS LES ALPES M. KÖBELI bilingue
2002 ERASMUS L. HOLDBERG bilingue
2003 M.BIEDERMANN ET LES INCENDIAIRES M. FRITSCH
2004 LA FINALES .NUZZO 2005 DELICATESSEN auteurs divers cabaret
2006/07 UNE SOURIS DANS LE PLACARDS MROZEK
2009 PROJECTION PRIVEE R. de VOS
2010/11 LA BETISE S’AMELIORE auteurs divers
2012 FANTAISIES POTAGERES cabaret
2013 POURQUOI JE SUIS LA ? sur des propos de lycéens
2014 PAPARAZZI M. VISNIEK
2015/16 BRASSERIER. de VOS- E. DURNEZ
2017/18 CISEAU, PAPIER, CAILLOUD. KEENE
2019 JE NE SUIS PAS CONTENTE, VOILÀ J. POMMERAT, G. BOURDET
2021/2022 Le ciel est pour tous Catherine ANNE
2022 L’HOSPITAL DES MOTS
2024 « Histoire(s) commune(s) » d’ Ahmed MADANI.
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